Interview avec Valentine Weinand, Sustainability manager
Quel est l’objectif de Composil ?
L’objectif de Composil est de proposer une offre de services couvrant l’entièreté du cycle de vie de la moquette. Cela fait 30 ans que nous sommes actifs sur la partie USE, l’emploi de moquette, avec notre programme d’entretien et de nettoyage. Nous avons aussi lancé en 2022 notre Carpet REUSE Program® sur la partie REUSE & RECYCLE pour pouvoir proposer une solution de réemploi et de recyclage de moquette.

Quels sont les enjeux du réemploi de tapis
L’enjeu majeur est de pouvoir identifier des gisements de bonne qualité pour le réemploi. Récupérer des quantités importantes et homogènes de moquette sur un même chantier est évidemment l’idéal. Mais chez Composil, nous veillons également à la qualité des produits proposés au réemploi. L’étape de l’audit par un de nos experts reste donc essentielle afin d’identifier en amont du chantier l’état de la moquette et les quantités qui pourront être envoyées vers le réemploi. Le reste sera renvoyé vers la filière de recyclage chez notre partenaire Tarkett.
Un deuxième enjeu est la revente de moquette. Pour l’instant on a plus de demandes pour les projets de récupération que pour la revente. Tout le monde veut bien se débarrasser de sa moquette usagée mais il y a moins de personnes qui veulent bien racheter de la moquette, malgré la qualité de nos produits qui sont équivalents au neuf. Parfois, on a même des dalles neuves qui ont été posées mais jamais réellement utilisées.
Quelle serait la méthodologie à adopter, les conseils clés, pour pouvoir optimiser cette filière ?
Ce qui a vraiment fait la différence, c’est de s’entourer et créer des synergies. Nous avons vraiment pu créer un écosystème où quand on pense moquette, on pense Composil.
Et donc ça c’est génial ! Parce que dès qu’il y a un gisement, ou dès que quelqu’un est intéressé dans les moquettes de réemploi, on pense à nous. Et c’est vraiment ce facteur clé qui a fait la différence.
On est en train de préparer le lancement au Luxembourg et on voit vraiment la différence entre la Belgique et le Luxembourg. Pour l’instant, il n’y a pas encore d’écosystème au Luxembourg et donc c’est plus complexe.
Qu’est-ce qui pourrait susciter plus d’achat ?
Il faut un changement de mentalité. Être prêt à acheter du réemploi plutôt que du neuf. Mais je pense aussi que les gouvernements doivent peut-être imposer certaines normes. Je le vois par exemple en Belgique. Avant on avait des sacs en plastique partout dans les grandes surfaces. Ils ont imposé le fait de ne plus avoir de sac en plastique. Maintenant, c’est ancré dans les habitudes.
Pour moi, il faut faire la même chose avec la construction et imposer des normes de réemploi. Dans un premier temps, on passe par une obligation légale afin de faciliter le changement de comportement. Par la suite, cela devient un automatisme.
Quel a été votre lien avec Irisphère ?
Irisphère nous a beaucoup aidé à faire connaitre le Carpet Reuse Program®. Nous avons travaillé avec eux sur le lancement du programme et sur la stratégie de communication. C’est grâce à eux également que nous avons pu mettre en place le partenariat avec le secteur des entreprises de travail adapté qui est chargé de la partie dépose des dalles. Irisphère a clairement permis de faciliter le lancement du projet. Maintenant, les enjeux sont de faire croître cette filière prometteuse et de convertir tout le secteur à la pratique du réemploi.
L’équipe d’IRISPHERE a suscité et animé la mise en œuvre de synergies inter-entreprises pour étendre la dynamique d’économie circulaire à divers secteurs d’activités de la Région de Bruxelles-Capitale.